
Valérie (1969), Denis Héroux
J’ai fait mon DEC en cinéma au Collège Ahuntsic et je me rappellerai toujours le jour où notre prof de cinéma québécois nous a présenté un extrait de Valérie (1969), ce fameux film québécois « érotique ». Au moment de terminer le court extrait, la pause a commencé et les gars de la classe ont dit « ben, on pourrait le laisser jouer pendant la pause! », ce qui a généré beaucoup de rires. Eh oui, c’est le premier film à tendance érotique que j’ai vu, disons que je commençais ça soft!
J’ai pensé à cette anecdote quand j’ai été invitée à la soirée d’ouverture de la série Une histoire de l’érotisme à la Cinémathèque québécoise. Jusqu’au 31 août, cette institution du quartier latin propose courts-métrages, longs-métrages, conférences et exposition d’affiches autour des diverses formes du cinéma érotique.
L’érotisme en cinéma, c’est comme en arts visuels: on le retrouve dès les débuts, souvent dans des représentations bibliques. C’est ce qu’on a vu dès 1933, dans Lot in Sodom (James Sibley Watson et Melville Webber), un gros prétexte pour tenter des effets spéciaux avec la pellicule et montrer de beaux corps masculins! Dès ses débuts, le cinéma et la photographie étaient porteurs de possibilités multiples pour voir le corps ailleurs que dans le lit conjugal. C’est comment sont nés les premiers peep shows, ces petites boîtes où on pouvait voir discrètement des scènes burlesques érotiques grâce aux kinétoscopes.

Quelques affiches présentées à la Cinémathèque
On a depuis exploré le sujet de l’érotisme de plusieurs façons en cinéma, que ce soit pour évoquer la beauté du corps, pour la pornographie, pour des représentations purement historiques ou factuelles, et ainsi de suite. C’est ce riche panorama que propose la Cinémathèque québécoise cet été.

Barbarella
Voici quelques présentations à ne pas manquer:
- Lundi le 18 juillet à 19h00: Valérie (1969, Denis Héroux) C’est votre chance!
- Mercredi le 28 juillet à 19h00: Sleeping Beauty (2011, Julia Leigh) Dans la sélection officielle de Cannes, ce film récent semble hypnotisant.
- Lundi le 1e août à 21h00: Salon rose de cinq femmes érotomanes (Noboru Tanaka, 1978) Puisque les Japonais ont leur propre approche dans ce genre de cinéma, il vaut la peine d’en voir quelques exemples.
- Dimanche le 14 août à 20h00: Le Jeu avec le feu (1975, Alain Robbe-Grillet) Pour un film surréaliste à la Buñuel, mais érotisé.
- Vendredi le 19 août à 19h00: France Coquine. Une série de courts-métrages français.
- Dimanche le 28 août à 17h00: Barbarella (1968, Roger Vadim) Jane Fonda en héroïne de l’espace avec des effets spéciaux des 60’s dans le futur!
Je souligne la variété proposée par la Cinémathèque, alliant des films internationaux, de diverses époques, formats et, aussi, le fait qu’il y ait plusieurs représentations chaque jour.

(c) Cinémathèque québécoise
Pour vous mettre en haleine, je vous propose aussi un extrait du très beau Peep Show, de Rino Stefano Tagliafierro (2016, 8 min, num., SD).
Aussi à la Cinémathèque en juillet, le festival Fantasia.
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