Qui ne connaît pas cette célèbre devise ? Le TNM et Le Festival Juste pour rire évoquent pour nous ce souvenir. Après l’éclatant succès de Cyrano de Bergerac, Serge Denoncourt suit les pas d’Alexandre Dumas en rêvant de capes et d’épées, de complots et de trahisons. Pour son adaptation théâtrale des Trois mousquetaires, tous les moyens sont bons : 18 comédiens, un imposant décor mobile et des costumes flamboyants. Sous ses allures de superproduction, la pièce mise néanmoins sur une solide distribution. Éric Bruneau (Athos), Guillaume Cyr (Porthos) et Benoît McGinnis (Aramis) forment un trio de choc viril et complice. Et pour l’atout charme, Julie Lebreton (Milady de Winter), Bénédicte Décary (Anne d’Autriche) et Marie-Pier Labrecque (Constance Bonacieux) rivalisent de sensualité. Mais la véritable révélation de la pièce est Philippe Thibault-Denis (D’Artagnan) qui investit la scène par sa fougue et son dynamisme.
Les Trois Mousquetaires est un spectacle plus grand que nature, fidèle au roman original. On y suit l’ascension de D’Artagnan, un jeune Gascon en quête de gloire, qui se retrouve malgré lui au cœur de machinations politiques. En se liant d’amitié avec trois soldats, il découvre un monde de passion, de violence et de mort.
Le défi de Serge Denoncourt était de taille pour raconter cette histoire d’un autre temps. Dans un décor tout en sobriété, il a choisi l’angle de la légèreté pour restituer le souffle épique de l’œuvre. La pièce ose même un étonnant mélange de romanesque et de vaudeville qui contribue à son originalité. Chaque comédien campe parfaitement son rôle et offre des moments drôles. On rit notamment aux épisodes du bilboquet avec un Louis XIII efféminé, à l’improbable chevauchée sur des montures en bois, à la leçon de mode de Porthos ou à l’accent franco-anglais du duc de Buckingham. Et même le terrible cardinal de Richelieu (Luc Bourgeois) et le méchant comte de Rochefort (Jean-Moïse Martin) ne se prennent pas trop au sérieux.
C’est là sans doute la force de cette adaptation. Assumer un côté fantaisiste qui convient à la démesure de Dumas. En près de trois heures, la pièce enchaîne les combats à l’épée et les coups d’éclat sur une scène en mouvement perpétuel. Et grâce à l’inventivité de Pierre Yves Lemieux, le texte prend une curieuse touche de modernité.
On sort de la pièce avec une furieuse envie de replonger dans ce classique de la littérature, à l’image de cet adolescent qui ouvre la pièce et découvre cette formidable aventure !
En bref :
- Une pièce accessible tout public
- Un bon moment d’évasion et de divertissement
- Une distribution et une mise en scène éclatantes
Voilà d’autres raisons en vidéo pour aller voir Les Trois Mousquetaires ?
Les Trois mousquetaires
D’après l’œuvre d’Alexandre Dumas
Mise en scène Serge Denoncourt
Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 16 août 2015