Ah ben ciboulette ! J’pas allé voir la moitié des films que j’ai recommandé moi là… Pas full professionnel le gars. Mais écoutez, le FNC arrive tout juste en même temps qu’un autre événement ; la mi-session. Donc, j’ai essayé tant bien que mal d’aller voir plein de films pour vous dire ce que vous devriez aller voir pour être des gens avec qui on peut avoir des conversations portant sur le cinéma (sans mentionner Trois petits cochons 2 et Nitro rush.). Alors sans plus tarder, voici mon top 3 et des pinottes.
Top 3 du FNC
Destruction babies de Testsuya Mariko
Taira Ashihara et son petit frère Shota vivent seuls dans une petite ville portuaire. Taira se bat, pour un oui, un non, un peut être, il se bat sans cesse. Un jour il se fait casser la gueule par un gang et on ne le revoit plus. En fait, il s’est enfuit au centre-ville, il cherche des gens qui ont l’air solides et les provoquent. Un jour alors qu’il mangeait dans les poubelles, de jeunes écoliers se moquent de lui. Taira leur casse la gueule. Le chef de cette bande n’est qu’un pleutre qui s’est enfuit pour regarder de loin le combat sans rien faire. Peu à peu ce jeune pleutre, Yuya Kitahara, devient fasciné par Taira. Ils s’associent et s’embarquent dans une vendetta violente contre quiconque se trouve sur leur chemin. Les deux jeunes hommes volent une voiture et partent avec une jeune prostituée nommée Nana qui se trouvait malheureusement dans la voiture. Pendant ce temps la Shota cherche désespérément son frère.
C’est un film japonais pas mal trash avec un humour noir génial. L’ambiance intimiste créée par les plans rapprochés nous transforme en voyeurs et nous donne l’impression de faire partie de la petite bande de pas fins qui foutent la merde au Japon. Les paysages maritimes du petit village sont très beaux et font contraste avec les plans des rues sinueuses du centre-ville, remplies de gens. J’ai vu ce film comme un témoignage de la colère de la jeunesse japonaise, l’écart entre la ville et les villages. Un bon moment à passer et c’est garantie que tu vas dire : Daaaaaaamn you got knock the f*ck out man!
Évolution de Lucile Hadzihalilovic
Nicolas nage dans la mer, il est seul, il plonge puis découvre un cadavre d’un jeune enfant avec une étoile de mer rouge sur le ventre. Ébranlé, il raconte tout à sa mère. Pas le moindrement énervée, elle lui demande de manger. Dans son plat se trouve une sorte de bouillie verdâtre. Nicolas a onze ans. Il vit dans un village isolé au bord de l’océan. Très vite, on comprend que le village n’est peuplé que d’étranges femmes et de garçons de son âge. Un jour Nicolas est amené dans un hôpital qui surplombe la mer. Là il recevra un étrange traitement. Nicolas est le seul à se questionner. Il a l’impression qu’on lui ment, et il veut savoir ce qui se produit la nuit sur la plage, lorsque toutes les femmes du village s’y rendent. Nicolas est-il vraiment malade, pourquoi est-il dans cet hôpital mystérieux ?
C’est mon coup de cœur du FNC 2016 ! Je l’ai tellement aimé, que je suis allé le voir 2 fois. Un film étrange, beau à s’en crever les yeux, inquiétant et somptueux. Le film est selon moi parfait, de la mise en scène, aux jeux des acteurs. Rarement ai-je vu un film avec autant de silences, qui servaient vraiment le propos du film. La thématique principale de l’eau (la mer/ la mère) est présentée avec brio et cohérence. Que ce soit avec des plans sublimes, peuplés d’anémones, de bancs de poissons ou de crustacés sous l’eau ou de l’hôpital qui semble étrangement être sous l’eau lui aussi, Lucile Hadzihalilovic et son directeur photo Manuel Dacosse, nous en mettent plein la vue.
Je n’ai pas tout compris de ce film, malgré deux visionnements et pourtant je ne saurai jamais assez le recommander. Ce film est comme un cauchemar fiévreux duquel on se réveille émerveillé, mais incrédule.
Mademoiselle de Park Chan-Wook
Dans les années 30, durant la colonisation japonaise en Corée, une jeune femme Sookee (Kim Tae-Ri) est engagée comme servante d’une Japonaise vivant recluse dans un immense manoir isolé. Cette Japonaise nommée Hideko (Kim Min-Hee) n’est jamais sortie de son manoir, elle y réside depuis qu’elle a 5 ans et son oncle, le terrible et inquiétant Kouzuki (Jin-Woong Cho) ne la laisse pratiquement jamais quitter la demeure. Sookee semble n’être qu’une jeune servante naïve. Pourtant, aidée d’un escroc qui se fait passer pour un comte japonais, elle prépare d’autres plans pour la jeune Hideko.
Un autre très beau et très long film d’un réalisateur à la filmographie sans tâche. Park Chan-Wook nous sert un thriller historique, découpé en trois parties. La première partie est parfois drôle parfois douce, mais toujours intéressante, la deuxième partie devient automatiquement sombre. On assiste à une histoire de cruauté et d’enfance brisée. Cette deuxième section du film, nous aide à comprendre les dessous de la première. Puis, la troisième partie vient finaliser cette histoire de vengeance en beauté. J’oubliais, le film contient son lot de scènes érotiques. Allant de simple baiser entre deux femmes à une partie de ciseaux et de boules chinoises (objet métallique pour les soirées holé holé). Ma compagne de cinéma s’en est étouffée dans son pop-corn.
Mes recommandations pour les cinéphiles aventureux aux goûts weird :
Antiporno de Sion Sono
Une star de la mode, Kyoko, soupire dans son appartement aux pièces monochromes. Elle attend la venue d’une équipe d’interviewers. Son assistante personnelle la rejoint, Kyoko devient dominante et l’humilie. Les rôles vont alors s’inverser à nous en faire perdre le nord.
Assis à côté de Françaises qui venaient voir le film avec leurs mères, j’ai passé 88 minutes à essayer de ne pas tousser trop fort. Je n’ai jamais vu autant de couleurs, de seins et de trucs weird sur un écran géant de ma vie.
- Est-ce que j’ai chié aujourd’hui ?
- Est-ce que j’ai pissé aujourd’hui?
- C’est important de chier et de pisser et pourtant je n’ai que vomi.
Je savais que j’étais pour passer un bon moment quand le dialogue m’a servi cette tirade du personnage principal.
Porno E liberta de Carmine Amoroso
POrno E liberta ( porn to be Free dans sa version anglaise) est un documentaire sur la libération sexuelle en Italie et l’engouement pour la pornographie. Attention, ce film ne doit pas être regardé en famille, on assiste à la première tentative filmée d’une double pénétration anale, et le tout est plus rigolo que tu pourrais le croire cher lecteur. Le documentaire nous montre plusieurs images d’archives de film polissons des années 60-70, attention le tout est old school et peut heurter les rétines. Il nous fait entendre l’opinion de gens qui ont participé au développement de la pornographie et d’autres qui ne sont pas entièrement d’accord avec cette industrie. Je retiens particulièrement cette femme qui décriait que la révolution sexuelle n’était que le droit de se mettre à quatre pattes pour satisfaire son homme.
Je suis sortie de la salle la tête remplie de seno et de forti opinioni. Ce film pose un regard intrigué et sans jugement, sur la pornographie.
Je déconseille :
Stealing Alice de Marc Séguin
J’ai étudié en cinéma, j’ai vu du Tarkovski et du Bresson (je déteste Bresson), des films polonais en noir et blanc, du Raoul Ruiz, du Alain Robbe-Grillet, et plusieurs films étranges. J’ai vu des films au rythme lent, aux dialogues lourds de sens (je te regarde Sacrifice de Tarkovski), mais malgré tous les hauts et les bas de ma cinéphalie, jamais, jamais, je ne suis sorti d’une salle de cinéma avant la fin du film. Et bien, je n’ai pas été capable d’endurer Stealing Alice, pourtant réalisé par un artiste que j’aime beaucoup, Marc Séguin. J’ai toffé 1 heure. Après c’était assez.
Ne me méprenez pas, le film est somptueux, la cinématographie est à couper le souffle ! Mais, les dialogues ! Ah la la ! Les gens ne se parlent pas, ils disent des phrases simili philosométacognitivo, les unes après les autres. C’en était douloureux. Des dialogues dignes de jeunes cégépiens philosophiques qui ont trop fumé de ganje.
– Tu sais, parfois les silences veulent dire plus que des paroles
#soodeepman
Et on passe du français à l’anglais, de l’inuit à l’italien, un mélange de saveur digne d’un buffet de cuisine canadienne louche sur le bord de la 40.
Je suis triste, car j’aime beaucoup Marc Séguin, comme peintre. J’attends son prochain film avec une certaine appréhension, mais je crois encore en son talent. Mais s’il te plait, ne nous refais plus un film laborieux sans scénario et aux dialogues à coucher dehors s’il te plait. OK ? Thnxs
Courts métrages :
Elena de Dina Duma
Un court métrage sur une vieille dame rigolote et son quotidien. Le film m’a soutiré une larme virile.
Vaysha l’aveugle de Théodore Ushev
Un film d’animation très stylisé sur une jeune fille qui possède des yeux aux pouvoirs particuliers. D’un œil elle ne voit que le futur et de l’autre le passé.
I don’t want to sleep with you I just want to make you hard de Momoko Seto
Sorte de documentaire étrange/ fascinant sur des femmes au Japon qui sont payées pour flirter et discuter avec des hommes sans toutefois coucher avec eux. Une citation du documentaire :
-Moi ma femme n’aime pas quand je bois à la maison, donc je viens ici au bar et paye une femme pour boire en la cruisant et là ma femme est contente. ( adaptation libre de l’auteur, mais j’vous jure que y’a un gars qui dit sensiblement ça.)
Gars, j’penses que tu devrais chickity-check yo couple before you wreckity-wreck yo couple.
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Bref, C’est ça. Le FNC c’était vraiment bien, je peux maintenant dire que j’ai vu un documentaire sur la pornographie italienne, un court métrage d’animation 3d de Théodore Ushev, le nouveau film inquiétant de la copine de Gaspar Noé et plein de films asiatiques weird avec de la violence et du tout nu dedans.
Merci FNC on se retrouve l’année prochaine !